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Member Reviews

Au fil du texte de Marie Pavlenko, le lecteur apprend à connaître Astrid qui s'est littéralement réfugiée en montagne, dans un hameau dépeuplé que l'on devine proche du Mercantour. Les indices savamment distillés font comprendre que cette femme encore jeune a vécu un drame récent et qu'elle cherche le retour à la vie ou plutôt à elle-même. Au début du roman, le personnage semble refermé sur lui-même, évitant au plus les contacts, ayant coupé ses liens avec ses proches.
Par petite touches, l'autrice attache le lecteur à ce personnage de femme en lutte qui tout à coup doit se mobiliser pour la survie d'autrui car dans ce hameau reculé, une très jeune femme est en péril et appel à l'aide : elle doit donner naissance. Alors le texte va de l'une à l'autre femme entretenant le suspens autour du devenir des deux : quels choix vont-elles faire ? Un très beau roman de la résilience porté par une belle maîtrise de la langue.

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Elle s’appelle Astrid et s’apprête à changer de vie. C’est chez le notaire que nous la découvrons au début de ce récit. Séparation douloureuse? Mutation? Envie de tout plaquer? Nous ne savons pas encore pourquoi elle quitte le pavillon qu’elle occupait depuis 14 ans. Mais on ressent déjà ce besoin, cette nécessité de partir, de fuir…

Et c’est dans la vallée de la Roya qu’elle va poser ses valises. Là-bas, dans une maison pittoresque, où tout est à refaire. Et ça tombe bien, car cette maison est à son image : vidée, délaissée, à l’abandon.

C’est là-bas aussi qu’elle découvre comment s’organise la vie à la montagne dans un petit hameau. La nécessité d’anticiper, de faire des provisions quand l’hiver gronde et que la neige tombe et engloutit les maisons. Astrid s’est ruée sur cette maison rapidement, sans réfléchir. Il fallait qu’elle se coupe de tout, de toute vie, de tout lien social.

Et c’est là-bas encore qu’elle se reconstruit, se retape. Plus les murs se blanchissent, se tapissent, se nettoient, plus l’âme d’Astrid reprend vie peu à peu. Et c’est dans ces montagnes où seulement 4 personnes vivent à l’année, qu’elle découvre Soraya, une jeune migrante syrienne sur le point d’accoucher…

J’ai adoré ce roman du début à la fin. On sent dès les premières lignes qu’il s’est passé un événement tragique dans la vie d’Astrid mais on ne sait pas encore exactement quoi. On apprend après qu’elle est mariée et qu’elle a deux fils. Au fil de la lecture, les souvenirs s’insinuent dans le présent et s’entremêlent, portant des fois volontairement confusion entre les deux époques. Tout est prétexte au souvenir.

Sa rencontre avec Soraya unit ces deux âmes délaissées, qui devaient se réunir. Hasard ou destin ? La vie nous réserve bien des surprises…

Je conseille ?

L’auteure aborde avec délicatesse les thèmes de la famille, de l’abandon et de la reconstruction. Et nous rappelle que chaque terrible épreuve peut être synonyme de renaissance. Ce récit, malgré les thèmes abordés, reste lumineux et optimiste. Un superbe plaidoyer pour la vie et un magnifique roman qu’il faut absolument lire!

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Nous avions été prévenu lors de la présentation de rentrée littéraire du potentiel émotif de ce livre. Je dois bien dire que je n'ai pas été déçue de ce roman. Deux protagonistes, Astrid qui a tout perdu et s'installe dans un hameau perdu en montagne. Isolée, elle apprivoise peu à peu son nouvel environnement. Et Soraya, au début de sa vie d'adulte qui quitte la Syrie en guerre, sa famille et sa vie passée. Elle emmène avec elle une petite vie qui grandit dans son ventre et qu'elle abhorre. De la rencontre de ces deux femmes naît une histoire tout en pudeur, en émotion et en reconstruction.
Un magnifique roman de la rentrée littéraire que je conseillerai à tour de bras. Les escales font fort cette année, après l'Affranchie en littérature étrangère ! Bravo

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Un très joli roman qui traite de l immigration sujet d actualité comme il se doit .
Les années passent et le problème demeure .
Je remercie Netgallet et les editions les Escales pour me l avoir propose en avant premiere
Je ne vous dévoilerai padl histoire
Comme chaque fois avec cet auteur je me suis attachee à tous les personnages j ai été transporté par la description des paysages .
J espere que ce roman beaucoup lu.
Bonne lecture .

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Magnifique, poétique, sensible, touchant, percutant.
Roman à deux voix, celles d’Astrid et de Soraya.
Astrid qui a tout perdu et part s’installer dans un hameau au cœur de la montagne. Soraya, qui fuit son pays et cherche à arriver en France pour demander l’asile.
Deux femmes, l’une très jeune, l’autre moins, qui n’ont rien en commun mais qui vont être réunies par le destin.
Deux femmes très différentes qui vont apprendre à se connaître et à se comprendre malgré des parcours de vie différents.
Une magnifique histoire de vie, d’acceptation, de renonciation.
Je recommande vivement !

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Astrid vient de perdre brutalement son mari et ses deux fils. Elle décide de fuir ce monde qui n'a plus rien à lui offrir et part vivre dans un minuscule village. Isolée en pleine montagne, elle n'a plus pour seuls compagnons, le manque grandissant et une douleur insupportable.
Soraya et sa famille ont quitté la Syrie en pensant fermer derrière elles les portes de l'enfer. Il semblerait toutefois que celui-ci l'a suivie jusqu'ici, sans lâcher la jeune femme d'une semelle.
Ce roman raconte la rencontre poignante entre ces deux femmes que tout oppose ou presque.
Bien que de manière différente, elles ont toutes deux perdu leur famille. L'une pleure la perte déchirante de ses deux fils alors que l'autre renie l'enfant que le destin lui impose. Ainsi l'auteure aborde-t-elle le thème de la maternité de façon bouleversante.
Elles surmontent leur douleur grâce à de précieux souvenirs des jours heureux dans lesquels elles aiment à se replonger. Le récit est parsemé de petits extraits de conversations entre Astrid et les siens. Ils surgissent de sa mémoire à tout moment, torturant son âme meurtrie et fragile. Dans le même temps, on découvre le parcours de Soraya. Son itinéraire de migrante fuyant la guerre, vivant dans la clandestinité, la peur et le danger.
Ce roman est aussi une ode à la beauté des montagnes, à la nature qui, quoi qu'il arrive, reprend inlassablement son cycle annuel, se relève après chaque hiver pour renaître dans un nouveau souffle. Elle a souffert, se régénère, puis revit. Une image comparable à ce que pourrait être la vie de ces deux femmes.
J'ai retrouvé dans ces mots toute l'essence même de la montagne où j'habite, celle qui se cache derrière les arbres, qui grouille d'une vie qu'on ne sait plus voir.
Je me suis sentie happée par la plume imagée, sensible et rythmée de l'auteure. Elle court de page en page comme un torrent dévale la pente d'une montagne.
Une histoire écrite avec beaucoup de poésie, d'humanité et d'émotion. C'est poignant, bouleversant, un méga coup de ❤️ pour moi. À lire absolument.
À paraître le 22 août 2024.

Je remercie de tout cœur @lesescales et @NetGalleyFrance pour ce roman d'une pure beauté ❤️

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Traverser les montagnes, et venir naître ici est un roman tragique et pourtant lumineux qui laissera assurément une trace dans ma mémoire.
Comment oublier Astrid qui, telle une louve blessée, se réfugie au cœur des montagnes en quête d'une solitude réparatrice ?
Touchée par un drame personnel, elle souhaite juste se retirer du monde pour cultiver la mémoire de ceux qu'elle a perdu.
Comment oublier Soraya, jeune syrienne de 17 ans qui a quitté l'horreur de la guerre pour vivre l'horreur de l'exil ?
Séparée de sa famille, c'est accompagnée de sa tante qu'elle parcourt à pieds les cols de montagne qui la mèneront en France, pays de droits de l'Homme et de la Liberté, pays des Lumières et de toutes les promesses.
Deux destins, deux tragédies qui vont, bien sûr, se croiser. Mais c'est bien connu, rien ne se passe jamais comme prévu…

L'écriture de Marie Pavlenko est d'une poésie réconfortante qui illumine et allège la noirceur du récit et suscite une émotion jusqu'à la dernière ligne.

Merci NetGalley et les éditions Les Escales pour ce partage.

#NetGalleyFrance
#Traverserlesmontagnesetvenirnaitreici

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Ce livre devrait être une lecture obligatoire ! Astrid est en miettes. Un accident de voiture lui a enlevé ceux qu'elle aimait et elle ne sait plus bien comment vivre encore. Elle part s'installer dans le Mercantour dans une maison isolée pour essayer de fuir le venin des souvenirs des jours heureux et disparus. L'arrivée d'une jeune Syrienne en détresse va la bousculer et l'obliger à reprendre le chemin de la vie. Marie Pavlenko mêle poésie et émotions pour peindre toute l'ambivalence de l'âme humaine. Certains choisissent l'amour et la compassion quand d'autres se réfugient dans la peur et la haine. Un texte poignant et qui éclaire un peu plus notre triste monde...

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Marie Pavlenko se révèle une fois de plus dans la plus grande des humanités. Elle traite le sujet on ne peut plus contemporain de l’immigration avec beaucoup de justesse. Sans tomber dans le pathos, ce livre oscille entre prose-poétique et déchirement.
J’ai adoré les entêtes de chapitres constituées de vers. Les deux femmes se répondent grace à la ré-appréhension du langage, ce que j’ai adoré. Le fait que Soraya ne parle pas français était intelligemment géré.
Un récit lumineux et dramatique à la fois

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Astrid fuit la ville et sa maison pour abandonner son ancienne vie. Le drame s’invite dans toute chose et elle espère mieux l’apprivoiser en étant seule dans un petit village du Mercantour. Elle déteste ce conditionnel qui s’ajoute à toutes ses phrases, toutes ses pensées. Soraya a 17 ans et cela fait des mois qu’elle est sur la route avec sa tante Ibtissam. Elles fuient la Syrie, ses bombes, ses ruines, ses morts. Elles avancent avec l’espoir de se reconstruire une fois en France. Astrid et Soraya, deux femmes, deux corps, deux cœurs et deux âmes meurtries que la vie malmène et réunit…

Je n’ai lamais lu Marie Pavlenko. Plusieurs de ses romans jeunesse sont dans ma PAL pourtant… Je ne sais pas ce qu’elle a mis dans ses précédents, mais avec ce nouveau roman paru aux Escales, elle touche, elle bouleverse, elle chamboule… Et ça fait du bien !!

On comprend assez rapidement l’histoire et ce qui va se jouer. Car là n’est pas le centre du roman. Astrid et Soraya ont peu de choses en commun et dans le meilleur des mondes, elles n’auraient pas dû se rencontrer. Si la mort et la guerre ne faisaient pas parties leurs existences.

Mais le hasard, car c’est bien de lui qu’il s’agit, car parler de destin serait plus culpabilisant et tellement plus injuste, les pousse à se rencontrer. Deux âmes solitaires, courageuses, perdues, qui vont s’épauler pour se relever.

Traverser les montagnes, et venir naître ici est un roman poignant. Avec une réelle douceur et tout en pudeur, l’écriture de Marie Pavlenko nous cueille et nous dérobe au monde qui nous entoure. Cette nature, la montagne et ses silences, ces feux de cheminée, ces fours de potier, et ces amitiés naissantes sont autant de petits bonheurs réparateurs.

L’enfer invente toutes les histoires.
Ces deux femmes se rencontrent, s’apprivoisent. Leurs souffrances se font écho.
Et de la peur, de la peine et des douleurs renaît doucement la vie…
Et l’espoir…

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Je ne connaissais pas cette autrice et pour moi, ce roman a été une belle découverte. À travers le destin de deux femmes, il aborde les thèmes du deuil, de l'exil, de la solidarité, mais aussi de la nature et tout simplement de la vie.
Dès le début du livre, on comprend que Astrid a perdu son compagnon, Kamal, et ces deux enfants Jibril et Tom, mais on ignore dans quelles circonstances. Peu à peu, leur histoire nous est dévoilée, avec pudeur et émotion, par petites touches.
Soraya, encore adolescente, a fuit la Syrie en guerre et elle espère se réfugier en France et devenir française. Après de douloureuses épreuves, elle va rencontrer Astrid.
Le roman montre bien comment, progressivement, elles vont apprendre à se connaître et à se faire confiance, comment l'une avec l'autre, l'une par l'autre, elles vont peu à peu s'efforcer de se reconstruire.
D'autres personnages vont participer à cette histoire, notamment Ida, une autre belle figure de femme, créative et énergique.
Certes, la fin est dramatique mais on débouche sur un espoir, sur le début d'une vie et d'une espérance.
J’ai beaucoup aimé ce roman qui ne laisse pas indifférent, qui confirme bien ce que l'on peut connaître de la difficulté des migrants à atteindre de meilleures conditions de vie.
J'ai aussi apprécié la place donnée à la poésie. Des extraits de poèmes sont souvent mis en début de chapitres et la poésie elle-même devient présente dans la vie d'Astrid et de Soraya qui en partagent la lecture.
Un roman très fort qu'on ne lâche pas et dont l'écriture est bouleversante.
Je viens de mette cette chronique sur Babelio ; je parlerai de ce livre au cours de mon émission d'octobre 2024 et, par la suite, la chronique sera publiée sur le site de newsorleanswebradio

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Le livre s'ouvre avec Astrid, une femme seule, qui part au bout du monde, loin de ses proches, du travail, de la vie quotidienne, au sommet des Alpes, pour fuir les fantômes d'un mari et d'enfants disparus. Elle s'installe dans une maison vide, insalubre, qui craque et qui grogne, froide et inhospitalière. Peu à peu, elle apprivoise l'âtre de la cheminée, les murs qu'elle repeint, le rythme de la nature tout autour d'elle. Elle remplit la chambre de livres achetés en bas de la vallée, se guérit grâce au rythme des saisons et de la poésie qu'elle découvre et des vers qui introduisent chaque chapitre, d'Andrée Chedid, d'Emily Dickinson, de Charles Peguy, qui disent le deuil, l'amour et la guérison.

En parallèle, Soraya, dix-sept ans, tente de traverser la frontière. Elle vient de Syrie, a dû fuir le carnage comme tous ses proches, qu'elle a perdu en chemin. Elle ne voyage pas seule : sa tante est avec elle, sa tante asthmatique, fatiguée, qui tient à peine debout, et il y a cette chose, cette chose dont elle ne veut pas, qu'elle n'a pas choisie, qui occupe son corps, qui menace de sortir.

Les deux femmes se rencontrent au détour d'un sentier, dans la neige, et Astrid recueille Soraya, et la chose dans son ventre. C'est le début d'une sublime histoire, de reconstruction, d'amitié, l'histoire d'une rencontre entre deux femmes qui arrivent à peine à se comprendre, séparées par la barrière de la langue, mais qui arrivent à se comprendre et à partager leurs peines. L'écriture est fluide, et transperce par sa poésie et le message qu'elle transmet. Marie Pavlenko arrive à mettre sur page les pires épreuves que des femmes puissent traverser avec une honnêteté désarmante. Un texte profondément humain, qui restera longtemps avec moi.

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Ce livre a été une superbe découverte d’une auteure que je ne connaissais pas.

Malgré quelques premières pages confuses pendant lesquelles j’ai eu des difficultés à assimiler la plume de l’auteure, j’ai finalement fini envoûtée par cette écriture poétique et mélancolique. J’ai immédiatement été conquise par l’émotion des premières pages, qui reste présente tout au long du livre.

Le rythme des chapitres d’Astrid, avec des paragraphes entrecoupés de visions du passé criant la chaleur et le bonheur, m’a fortement secouée. Astrid est un personnage que j’ai adoré, indépendante, très empathique et qui pourtant ne se laisse pas faire par les autres. Soraya m’a également beaucoup émue. Son mal de pays était magnifiquement décrit : comment ne pas se sentir déracinée dans un lieu qui contraste tant avec l’effervescence et l’énergie du sien ? La manière dont elle a été brisée sur le chemin était très bien réprésentée, avec une violence dessinée avec précision, sans être toutefois trop graphique. J’ai été très agréablement surprise de voir qu’Astrid, bien qu’ayant été une mère épanouie, accepte le souhait de Soraya de refuser jusqu’au bout sa maternité et son enfant.

J’ai été happée par le décor de l’histoire. J’ai vécu dans ce village de montagne avec les personnages, j’ai randonné, attisé le feu et bu le thé avec eux. Les descriptions étaient si immersives, sublimées par des métaphores tellement cinématographiques. En voilà une que j’ai beaucoup appréciée : “Protégée par les conifères et le paysage cotonneux, Astrid marche. La montagne a accouché d’un cocon assourdi qui l’emmaillote et la protège.”.

Je n’ai jamais été intéressée ni ai réellement compris la poésie, et pourtant j’ai été touchée par plusieurs poèmes intégrés dans ce livre.

J’ai quelques minimes regrets. J’ai trouvé que le double récit avec inversion de point de vue était parfois de trop, notamment pour l’accouchement de Soraya. J’ai également trouvé le personnage d’Ange (candide et pourtant malveillant) un peu confus, j’aurais aimé mieux comprendre l’origine de ses agissements. Pour finir, j’ai été légèrement déçue de la fin, que j’ai trouvé trop abrupte. J’aurais beaucoup aimé voir la représentation de la douleur d’Astrid, sa rechute peut-être, sa progression dans le deuil ensuite.

Ce livre m’a fait résider dans ses ambiances et dans ses paysages, et c’est pour cette raison que j’en garderai, je crois, un souvenir persistant.

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Nous avons ici un roman fort et touchant traitant de l'immigration, de ses conséquences dans la vie de jeunes femmes comme Soraya, et du rapport au décès des êtres qui nous sont les plus proches. Traverser les montagnes, et venir naître ici nous apprend, nous montre, nous fait comprendre, le tout parsemé de poésie, qu'elle soit dans la prose de Marie Pavlenko ou dans les extraits de poèmes qui ponctuent notre lecture.
Les personnages de Soraya et de Astrid sont vraiment touchants, humains, et leur psychologie très bien exploitée. Le tout permet une lecture parfois difficile mais jamais déplaisante, et j'ai ainsi dévoré ce roman sans compter les pages, au point d'être frustrée de l'avoir fini, de ne pas avoir toutes les réponses sur le futur qui s'en suivra.

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Quelle chance d'avoir pu découvrir la plume de Marie Pavlenko avec ce magnifique roman traitant de deuil, de résilience, de combats de vie. Tout cela au travers d'une rencontre entre Astrid s'isolant après avoir tout quitté dans un petit village montagneux pour vivre son deuil après le décès de son mari et ses enfants et Soraya, réfugiée syrienne en route depuis des mois vers un monde meilleur.
les chapitres alternent entre les personnages. Chacun d'eux est magnifiquement construit. La fusion des histoires est très émouvante, poignante. J'ai bien cru au fil des pages vivre moi aussi dans ce petit village et les côtoyer de près.
Ce combat de femmes est remarquable.
Je conseille fortement ce roman à paraître le 22/8/24.

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Un roman bouleversant, des personnages féminins extrêmement bien écrits et attachants. Les sujets abordés peuvent être lourds et auraient pu faire tomber le livre dans le pathos mais la plume pleine d'empathie et de bienveillance de Marie Pavlenko permet de briser un peu ces ténèbres d'une lumière empreinte d'espoir et d'humanité.

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‶Soraya n’est pas une gamine trouvée dans une tempête de neige. Elle est sa sœur, leurs souffrances se font écho, un écho terrible, froid et désolé. ″
Astrid a trente -sept ans. Elle est kiné. Nous faisons sa connaissance alors qu’elle vend sa maison, et d’une manière radicale, quitte tout pour aller se réfugier dans une masure à peine habitable dans le Mercantour. On comprend assez vite qu’Astrid fuit quelque chose de dramatique pour elle. Des éléments ici ou là au cours du récit vont nous le révéler. Elle emporte le strict minimum, et un carton marqué d’une croix rouge ; il contient ce qui reste de sa vie d’avant.
Soraya, vient de Syrie. Elle fuit la violence. D’abord en famille, puis finalement juste accompagnée de sa tante qui mourra de froid dans les montagnes. C’est la France qu’elle veulent atteindre pour y trouver la paix, la liberté, et y refaire une vie, si tant est que cela soit possible. Soraya cache un lourd secret, un insupportable secret. Elle est prête à accoucher ; bien malgré elle. Ce bébé lui a été imposé…Soyons clair, Soraya a connu l’enfer, la faim, le froid, la honte, l’humiliation.
Le chemin de Soraya et Astrid vont se croiser, dans cette vallée encaissée du Mercantour. Leurs drames vont se percuter.
Cette histoire nous parle du deuil de la perte, de l’exil ; du courage qu’il faut à ces gens pour fuir, endurer, se taire, espérer et se reconstruire. Il nous parle de solidarité, d’humanisme. Il confronte deux chagrins opposés de deux femmes qui parviendront l’une et l’autre à faire un pas vers l’autre, à se comprendre sans se juger.
J’ai sincèrement apprécié ce roman, pour ce qu’il dégage à la fois de douceur, de solidarité muette, de dureté, de violence à peine dévoilée. J’ai aimé la place que l’auteur laisse aux paysages, et à la nature qu’elle a magnifiquement mis en mots.
On pourrait regretter un peu le côté un peu caricatural de certains personnages, mais sans conséquence sur ce qu’il a pu m’apporter par ailleurs !
J’espère que ce roman parviendra à se faire la place qu’il mérite !

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J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman. je connais Marie Pavlenko pour ses romans ados, j'ai trouvé que son écriture était plus touchante et plus profonde dans ce texte quand même dramatique mais teinté d'espoir malgré tout.

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Merci à Netgalley et aux éditions Les Escales pour ce partenariat.
Il est des livres dont on aimerait dire que ce dont il nous parle n’est plus d’actualité. Et pourtant… L’un des sujets de ce livre devrait nous questionner, nous interroger, sur la place que l’on est prêt à laisser à l’autre. Il devrait nous rappeler aussi qu’il est des hommes, des femmes, des enfants qui risquent leur vie tous les jours pour fuir leur pays, qui est devenu invivable. Il ne s’agit à aucun moment d’être didactique, ou moralisateur, il s’agit de montrer une réalité, leur réalité, notre réalité.
Nous sommes dans le Mercantour, une région où peu de personnes vivent, finalement, une région dans laquelle la neige prend possession des lieux en hiver, isolant les habitants, renforçant leur solidarité. Ou pas. C’est dans cette région montagneuse qui faisait tant rêver son mari qu’Astrid s’installe. Peut-être pourra-t-elle y observer des oiseaux, des rapaces. Peut-être. Pour l’instant, elle se terre dans cette maison loin de tout, elle a coupé les ponts avec sa vie passée, puisqu’elle a perdu tout ce qui était important dans sa vie passée. Qu’on la comprenne lui importe peu. S’épancher auprès de quelqu’un, très peu aussi. Oui, ce roman aborde de front deux thèmes forts, durs, deux thèmes qui auraient pu faire verser le récit dans le pathos. Il n’en est rien. L’autrice nous conte ce récit en utilisant une sobre écriture poétique.
Il est question aussi de sororité, de ce soutien, de cette écoute que des femmes peuvent procurer à une autre femme, sans jugement, sans se mettre en avant. L’écouter elle, écouter l’autre, sans projeter ses peurs et ses préventions. Oser aller vers l’autre. Et réfléchir, aussi, ne pas accepter les iniquités dont certains sont capables.
Sans doute mon premier coup de cœur de la rentrée littéraire 2024.

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Marie Pavlenko signe un très beau roman à paraître au mois d'août aux Éditions Les Escales : un récit engagé qui fait la part belle aux femmes, à la force incommensurable de la sororité et à la puissance de leurs actions lorsqu'elles se retrouvent et s'allient.
J'ai adoré ce roman dans l'air du temps et surtout parce que malgré les thèmes difficiles (la perte, le deuil, la violence, le harcèlement sexuel, la clandestinité…), il offre aussi beaucoup d'espoir à toutes les femmes, à toutes les victimes et à tous les réfugiés déplacés ou meurtris par la violence de notre monde.
Sous la patine de fragilité et des sentiments tus mais non moins exacerbés, ces femmes si différentes, dont les histoires entrent pourtant en résonance, trouvent ensemble les ressources pour affronter le quotidien et reconstruire LA vie.
Marie Pavlenko dépeint de merveilleux portraits de femmes d'une subtilité de chat qui dévoilent leur puissance de lionne au fur et à mesure qu'elles se rencontrent pour se déployer pleinement dans une nature sauvage (les sublimes montagnes du Mercantour), qu'il leur faudra encore apprivoiser.
De beaux exemples de ce que les femmes peuvent faire ensemble pour changer le monde et les mentalités : engagez-vous à le lire, il est bouleversant d'humanité et ça fait du bien !

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