
Member Reviews

Notre autrice, journaliste, nous invite dans un entre-deux, entre essai et biographie, à réfléchir sur notre rapport aux lieux que l'on habite, que l'on visite ou qu'on traverse. Notre rapport à la vie qu'on y met, l'attachement, les souvenirs, mais aussi ceux qu'on quitte, simplement, sans affect C'est simple, j'ai adoré. Comme une étrange sensation, j'aurai pu écrire presque chaque phrase, sur cette capacité que certain(e)s (l'autrice et moi, et d'autres) ont du "privilège de la mobilité", des endroits où l'on s'installe généralement, avec fougue, mais qu'on sait transitoires. Toutes ces tentatives qui ne sont pas des échecs mais de belles expériences de paysage, de climat, de rencontres, de dépaysement aussi. Cette écriture est intelligente et fluide, les réflexions percutantes (l'épisode du classement des villes où il fait bon vivre, super bien pensé). Et puis un jour, parce qu'on vieillit (ou pas), parce que notre voyage a été riche, après comparaisons et autres exigences, on trouve l'endroit où se fabriquer un repos bien mérité... Habiter en lieu avec nos babioles et nos souvenirs ! Lecture très intéressante et étonnamment très personnelle. J'aurai écrit sur le sujet, je n'aurai pas fait mieux ni dit autrement : jusque dans le chapitre sur les chats et les chiens, qu'on n'achète pas, qu'on trouve sur le chemin, abandonnés ou perdus, et qui nous demandent "est-ce que je peux rester là un petit moment avec toi" ? Marie sort de ce corps !

Je n’ai jamais eu de désir ou de fantasme de propriété immobilière. Chez moi, c’est l’endroit où j’habite à l’instant où la question se pose. Le livre de l’autrice et journaliste Marie Kock vient donc percuter quelque chose qui relève presque de l’impensé pour moi.
En retraçant son parcours depuis l’enfance, l’autrice questionne l’attachement aux lieux, à l’endroit d’où l’on vient et à celui où on choisit de s’installer. J’y vois également les résultats des difficultés économiques et de l’impossibilité de l’accession à la propriété ; les choix de lieux de vie ne sont-ils pas plutôt liés au prix du mètre carré ?
Ce récit est finalement très contemporain ; l’autrice est mobile aussi sur le plan professionnel, a connu un burn-out, parsème ses réflexions de références culturelles, évoque le confinement… Cette lecture m’a amenée à m’interroger sur mes choix et mes envies. Mais j’y vois surtout des questions de privilégié.e.s : les migrants, les victimes des conflits à travers le monde n’ont pas le luxe de se pencher sur cet aspect de leur vie…
Je remercie vivement les éditions de La Découverte et NetGalley pour cette lecture.

J'ai beaucoup aimé ! Ce livre nous permet de nous rendre compte de ce que nous considérons "chez nous", je ne voyais pas les choses comme ça. Un incontournable

Après le virage, c’est chez moi n’est pas simplement un livre : c’est un seuil. Un seuil sur lequel le lecteur s’arrête, regarde en arrière, regarde vers l’avant, et puis — guidé par les mots de Marie Kock — trouve le courage de le franchir.
Avec une écriture à la fois nue et généreuse, Marie Kock offre le don rare d’une pensée qui ne cherche pas à tout expliquer, mais qui accompagne, qui interroge avec une douceur ferme. Ses pages sont traversées par une exploration intime qui ne se replie jamais sur elle-même, mais s’ouvre à l’autre, faisant de chaque lecteur un compagnon de route. Elle donne voix au désarroi, à l’ambivalence, aux tentatives inachevées — avec une grâce discrète, sans jamais tomber dans le cynisme ni dans l’illusion. À une époque qui court, son écriture ralentit, se retourne, écoute vraiment.
Après le virage, c’est chez moi est un lieu que l’on peut habiter. Et dans ce geste littéraire, Marie Kock crée de l’espace pour les autres. Partager son itinéraire incertain devient alors une manière, pour chacun, de commencer à tracer le sien.

D’où est-ce que je viens et où vais-je ?
Un ouvrage très intrigant et qui nous propose de réfléchir à la question : « où est mon chez moi ? »
Marie Kock a beaucoup bourlingué, et elle a découvert énormément de lieux où elle se sentait à l’aise. Mais ces endroits étaient-ils « chez elle » ? À partir de quel moment peut-on (doit-on) qualifier un endroit de « chez soi » ?
Une jolie réflexion sur ces lieux qui nous marquent, nous manquent ; sur nos « maisons parfaites » dont on rêve tout le temps, à ces « chez soi » que l’on doit quitter qu’on le veuille ou pas…
Où est notre place finalement ?